Les matérialistes de l'Antiquité

Deleuze, à juste titre, qualifiait de
« douteuses », les œuvres choisies – à l’exception de celles de Leibniz,
par Lucie Prenant.
Il est vrai que plane sur les textes choisis le soupçon de la
subjectivité et de l’arbitraire ; prélever ici et là quelques phrases ou
paragraphes sur des œuvres qui forment un ensemble cohérent, est-ce
bien sérieux ?
Dans le cas de « Les matérialistes de l’antiquité », pour Démocrite et
Épicure, le temps a lui-même procédé à la sélection en ne nous laissant
que quelques fragments — et pour le second une correspondance
remarquable — ; Lucrèce, lui, n’a écrit qu’un seul texte et encore
est-il resté inachevé… Le risque de trahir la pensée des auteurs est
négligeable – et en aucun cas imputable à Paul Nizan. Celui-ci a bien au
contraire « ramassé » ces pensées par un classement thématique et par
une confrontation des points de vue des trois philosophes.